Victoire : Erraji acquitté !

Une dépêche de la MAP vient de l'annoncer : la cour d'appel d'Agadir a décidé l'abandon des poursuites contre le blogueur Mohamed Erraji.

Un grand bravo aux nombreux citoyens du monde, organisations civiles et syndicales qui se sont joints au combat pour la libération d'Erraji... Leurs efforts n'ont pas été vain, car ils ont tout de même réussi à arracher une première dans l'histoire du Maroc : provoquer "le retour à la raison" de l'appareil judiciaire dans une affaire d'atteinte à "la sacralité du Roi" ; l'ultrasensibilité des autorités à la mauvaise publicité médiatique qui se profilait (à l'échelle internationale) ayant par ailleurs accéléré le dénouement heureux de l'affaire.

Oui Mohamed est libre, quoiqu'en disent certains "censeurs néo-makhzéniens" qui pullulaient ces derniers jours dans la presse et la Blogoma, tentant à longueur de journée de justifier l'injustifiable, et fouinant désespérément dans le fameux article d'Erraji afin d'y retrouver des "raisons" valables à son emprisonnement. En dehors de ce soupçon d'atteinte à la sacralité du Roi, ce qui a réellement inquiété ces vassaux de la bourgeoisie rentière est le fait d'avoir émis un avis politique, et soulevé - à juste titre - l'épineuse question de la distribution non équitable des richesses nationales. Ceci explique bien évidemment l'ignoble campagne de discrédit montée contre Mohamed Erraji et les multiples références à ses origines sociales modestes. Cette approche infantilisant les masses populaires et s'octroyant le monopole du savoir, des bonnes manières et de la maturité politique ne nous est point étrangère. Elle démontre à quelle point une certaine élite du pays est totalitaire et nostalgique des souvenirs les plus sombres du despotisme et de l'oppression au Maroc.

En attendant de meilleurs jours pour la liberté d'expression au Maroc, fêtons donc la libération d'Erraji et restons vigilants !