Monday 12 May 2008

Maroc : La faillite sociale

A compter du mardi 13 Mai 2008, le Maroc vivra une semaine tumultueuse sur le plan social. En effet, quatre des principales centrales syndicales du pays : l'Union Marocaine de Travail (UMT), la Fédération Démocratique du Travail (FDT), l'Organisation Démocratique du Travail (ODT) et l'Union Marocaine du Travail au Maroc (UNMT) ont appelé l'ensemble de la fonction publique, les communes et les établissements publics à mener une grève nationale ce Mardi 13 Mai. La Confédération Démocratique du Travail (CDT) quant à elle, se mobilise le Mercredi 21 Mai pour mener une grève générale dans tous les secteurs d'activité.


Ce durcissement de ton de la part des syndicats est très symbolique en soi, dans la mesure où il vient mettre un terme à près d'une décennie de "paix sociale" depuis l'avènement du nouveau règne. L'échec des différents dialogues sociaux entre les centrales syndicales et le gouvernement étant à l'origine de ce revirement de situation. En effet, le gouvernement a opté pour une prise de décision unilatérale et a adopté des propositions jugées par l'ensemble des observateurs comme étant dérisoires, et en deçà des revendications syndicales.


Dans un contexte de sécheresse et de crise du pouvoir d'achat, le gouvernement a paradoxalement choisi de s'aligner sur l'offre du patronat, plutôt que de soutenir les masses populaires dont les conditions de vie ne cessent d'empirer. Cette décision parait moins surprenante lorsqu'on sait que ce même gouvernement a décrété une baisse de l'IS, en guise de cadeau fiscal aux entreprises et aux grandes multinationales (et leurs actionnaires étrangers). Tout ceci en dit long sur les choix stratégiques de l'équipe de Abbas El Fassi et accentue l'incompréhension et le malaise autour de la présence de partis démocratiques & socialistes (USFP & PPS) au sein de ce même gouvernement.

Bruxelles, Le 12/05/2008