Tuesday 12 February 2008

Libérez Fouad Mourtada !

Fouad Mourtada, 26 ans, ingénieur diplômé de l'Ecole Mohammedia des Ingénieurs, vient d'être interpelé le 5 Février dernier puis poursuivi en justice. On ne connait pas les chefs d'inculpations retenus contre lui, hormis une dépêche de la MAP annonçant qu'il fut arrêté pour avoir créé un faux profil du Prince My Rachid sur le fameux site de socialisation Facebook. Cette même dépêche n'a pas manqué par ailleurs de violer la présomption d'innocence de Fouad en évoquant des "pratiques crapuleuses", ce qui a été très vite démenti par Fouad et sa famille.

Une éventuelle inculpation de Fouad pour "usurpation d'identité" constituerait une première inédite et grave à l’échelle mondiale. Cela signifierait que la justice marocaine considère les sites de socialisation comme une sorte de trombinoscope (listing) officiel des citoyens marocains sur internet et risque d'ouvrir la porte à une série de poursuites et de dérapages juridiques dans ce genre. Cela risque également de constituer une jurisprudence au niveau mondiale. De la sorte, l'on risquerait par exemple des peines allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement fermes pour la simple création d'une adresse mail contenant le nom d'une autre personne...

Il est à signaler que la création de faux profils est une pratique assez courante et assez connue sur les sites de socialisation à l'instar de facebook.com. L'on y retrouve par exemple des dizaines de profils de Nicolas Sarkozy, Georges Bush, Zinedine Zidane, Ben Laden... le plus souvent créés par des admirateurs, des fans ou de simples personnes dans un but purement farceur ou plaisantin. A noter également que les utilisateurs ne peuvent tirer aucun profit financier à partir des profils créés.

Loin de l’idée de défendre cet acte que l’on peut qualifier de maladroit ou d’incorrect d’un point de vue éthique, cet incident aura certainement le mérite de relancer le débat sur la place « sacrée » de la famille royale au Maroc et « l’excès de zèle » des autorités dans leur traitement des cas « d’atteintes » à la famille royale (emprisonnements arbitraires, interdictions d’organes de presse, poursuites judiciaires…). Des méthodes qui ne sont pas sans rappeler des périodes sombres de l’Histoire récente de notre pays. Cette conception tordue et anachronique de la sacralité est à revoir dans le Maroc du 21ème siècle qui se veut ouvert, démocratique et libre. Mais pour quand ? Pour le moment, l’ère est au flou et à la confusion.

Site de soutien à Fouad Mourtada

Mise à jour 13/02/2008
Fouad Mourtada a été torturé



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